C’est à Bokiladji dans le département de Kanel, à plus de 100km de Ourossogui, la ville carrefour de la région de Matam que Enda Ecopop et ses partenaires se sont déplacés pour célébrer avec les communautés de base la journée mondiale de l’environnement. Un choix dicté par la propension des populations rurales de cette zone à couper du bois pour les besoins de la cuisine. Le Projet de Renforcement de la croissance de l’accès aux Foyers Améliorés (Projet RFA), proposé comme une véritable alternative, a été adopté par les femmes subjuguées par son efficacité.
Le changement climatique n’est plus un vain mot, il est devenu une triste réalité dont les populations de la 11e région du Sénégal font, au quotidien, la douloureuse expérience. Les températures caracolent régulièrement au delà de 45°C dans cette partie Nord-Est du pays au même moment les habitants doivent faire face aux dégâts importants de la recrudescence des tempêtes de sable. De l’avis de l’adjoint au maire de Bokiladji, la journée d’informations et de sensibilisation sur les enjeux climatiques, délocalisée dans sa commune, s’est tenue à point nommé dans la mesure où elle contribuerait considérablement à changer les comportements.
Devant l’infirmier chef de poste, le représentant de l’inspection régionale des eaux et forêts et les autorités locales du village, Rougui Niang, présidente de la fédération communale des femmes de Bokiladji a témoigné des avantages des fourneaux pour les dames. « Depuis que votre structure était venue nous proposer des fourneaux diambars, nous les avons adoptés. Nous avons noté un gain important de temps dans la préparation des repas. En plus avec ces fourneaux, plus aucune femme ne se plaint de repas mal cuit. La cuisson des aliments est totalement assurée ce qui évite les problèmes d’estomac », a-t-elle fait savoir.
L’urgence de changer de comportement.
La situation est critique mais elle n’est pas encore irréversible. Le reboisement à outrance reste la solution idoine pour stopper le fléau des changements climatiques. Abondant dans le même sens, Mamadou Diop, coordonnateur du bureau régional Ecopop de Matam, a insisté dans son intervention sur le rôle des populations dans le dérèglement climatique. « Chaque acte posé a un impact sur le dérèglement climatique, la coupe de bois que la personne effectue, influe directement sur l’environnement et ses changements », explique-t-il aux participants. Une série d’activités déroulées avec ces derniers a permis au coordonnateur de revenir sur l’importance des fresques climatiques. En effet, il Il s’agit d’un jeu sérieux collaboratif où les participants construisent une fresque qui résume de façon accessible les mécanismes du changement climatique. La responsabilité de chaque individu de la communauté y est montrée de manière bien évidente. Visiblement conscientisés, les participants se sont engagés à planter, chacun dans son domicile, une plante en attendant la grande campagne de reboisement prévue au mois d’août prochain.
Ainsi, les foyers Améliorés ont été présentés comme de véritables alternatives à la coupe abusive de bois. Selon toujours les explications du coordonnateur, les fourneaux diambars homologués sont plus économes que les autres types de fourneaux utilisés par les femmes d’où la nécessité pour elles de s’impliquer activement pour sa vulgarisation dans les villages et hameaux. Le défi pour la préservation de l’environnement est ainsi lancée et les populations des localités de Bokiladji et environs se sont engagées à le relever avec brio afin de laisser en héritage aux générations futures, une terre climatiquement hospitalière.
Source: Sudfm radio matam
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