Du 20 au 23 Mars, s’est tenue à Louga la troisième édition des Rencontres internationales Francophones Abdou Diouf( Rifad). Ces quatre jours de fête autour de la langue française s’inscrivent dans le cadre de ma Semaine internationale de Francophonie 2018. Ces rencontres qui rendent un hommage à l’ancien Président de la République du Sénégal et ancien Secrétaire général de l’Oif, ont vu la participation du Directeur de la Francophonie, Dr. Magueye Touré, représentant le ministre de l’Intégration africaine, du Nepad et de la Francophonie, Mbagnick Ndiaye, l’Adjoint au Maire de la commune de Louga, chargé de la Culture, Ismalia Mbengue Fall, du Délégué Général de Wallonie Bruxelles, du Secrétaire général de la Confejes, Pr. Bourama Aly Harouna, du Député- Président du Collège de la Province de Namur, Belgique, Jean- Marc Van Espen, du représentant du Président Abdou Diouf, Matar Diouf dit Pedro et beaucoup de délégations venues entre autres de la Belgique, du Quebec, du Niger.
Durant quatre jours Louga a été la capitale de la Francophonie, du dialogue, des cultures et de la culture du vivre ensemble. Des moments forts de partage, de dialogue culturel mais aussi de réflexion avec la tenue d’un colloque sur le thème : »dialogue des cultures et culture du vivre ensemble: réponse au radicalisme ». D’éminents intellectuels sénégalais, africains et du monde se sont penchés sur cette thématique brulante et actuelle afin de proposer des pistes de solutions face a l’extrémisme et au radicalisme. Merci au coordonnateur des Rifad, Babacar Sarr d’avoir permis a Enda Ecopop de participer a ce rendez-vous du donner et du recevoir. Vivement le dialogue des cultures et la culture du vivre ensemble.
La cérémonie d’ouverture officielle des Rifad s’est tenue le 21 Mars au Centre culturel régional de Louga. La rencontre a débuté par le mot de bienvenue du Premier adjoint au Maire de Louga, chargé de la Culture, Ismalia Mbengue Fall. Selon lui, les Rifad constituent un évènement fort dans la vie culturelle de la communer de Louga. Ce qui lui fait dire que depuis 2014, cet événement fait partie intégrante de l’agenda culturel de la commune de Louga. Pour M. Fall, les Rifad c’est pour eux, une manière de participer à la culture de l’universel, à l’heure où les radicalismes de tous ordres viennent mettre en péril la paix sociale dans nombre de pays membres de la Francophonie. Pour le Secrétaire général du Conseil départemental de Louga, Yéri Bà, ces Rifad se tiennent au moment la violence, l’intolérance et l’insécurité semble prendre le pas sur la paix, la solidarité et la confiance mutuelle. «Dans un monde où malheureusement la réalité impose de plus en plus le vivre avec comme alternative au vivre ensemble », a- t-il martelé. Pour M. Bà, c’est tout le sens de la question du sociologue Alain Touraine : « pourrons nous un jour vivre ensemble ». En effet, selon lui, une telle question mérité réflexion au regard de l’affaiblissement de la cohésion sociale du fait des tensions engendrées par la montée des inégalités et du radicalisme. Et d’ajouter : « Notre commun vouloir de vie commune qu’aimer nous rappeler le Président Abdou Diouf , nous interpelle en tant que Nation mais aussi et surtout en tant qu’acteur du mouvement social et surtout notre capacité à opérer sur nous même , les ruptures et les changements à nous assumer pour revitaliser chaque jour l’exemple de Téranga et de coexistence pacifique que nous offrons au reste du monde».
Dans un autre registre, le Délégué général de Wallonie Bruxelles au Sénégal, Philippe Cantraine est revenu sur la particularité de la troisième édition des Rifad. Pour le diplomate, il y a quelques choses de nouveau dans la quinzaine de la Francophonie cette année. Pour lui, c’est la « medialabre ». « C’est la médiation à l’africaine. La médiation sous l’arbre à palabre », a- t-il expliqué. Avant d’ajouter que ce concept est déjà inscrit dans leur coopération au mois de février. Pour le Délégué général de Wallonie Bruxelles au Sénégal, Philippe Cantraine, c’est de la coopération Sud- Nord parce qu’ils sont demandeur. « Nous sommes confrontés au radicalisme et au terrorisme. Nous sommes confrontés à l’émigration .nous avons été fiers d’être une société multiculturelle accueillante et nous nous rendons compte qu’il a manqué quelque chose », a- t-il laissé entendre. C’est pourquoi, selon lui, il leur faut donc apprendre des modes de dialogue avec les émigrés dans leur pays. « Et c’est aux Sénégalais que nous le demandons parce que cette terre de teranga est aussi une terre de tolérance religieuse et ethnique absolument remarquable », a-t-il insisté.
Suite à cela, Matar Diouf, Fils ainé et représentant du Président Abdou Diouf, a délivré le message du parrain. Au nom du Président Abdou Diouf et à son nom personnel, il a adressé aux organisateurs de l’événement, ses plus chaleureux sentiments de fraternité et de solidarité. A l’en croire, sa présence parmi eux, témoigne de l’intérêt que le parrain désigné dans le cadre de ces circonstances porte sur les fruits de leurs réflexions fécondes à l’endroit à l’endroit des valeurs et des héritages culturels de la Francophonie.
Directeur de la Francophonie, Dr. Magueye Touré, au nom du ministre de l’Intégration Africaine, du Nepad et de la Francophonie, Mbagnick Ndiaye, a bouclé la boucle. Selon lui, ces Rifad s’inscrivent dans le cadre de la quinzaine de la Francophonie et se veulent une contribution au contenu du 17e Sommet de la Francophonie prévue à Erevan en Arménie au mois d’octobre 2018. «Le thème du vivre ensemble qui est l’un des axes de réflexion du colloque est aussi le thème choisi pour le Sommet ainsi intitulé : « vivre ensemble dans la solidarité, le partage des valeurs humanistes et le respect diversité : sources de paix et de prospérité de l’espace francophone », informe-t-il à son auditoire. A l’en croire, le riche programme des Rifad qui associe aussi bien les activités éducatives, culturelles, sociales et scientifiques participe à l’inclusion des populations de la région et de celles qui viennent d’ailleurs. Au nom du ministre de l’Intégration Africaine, du Nepad et de la Francophonie, il a rendu hommage à tous les partenaires qui ont bien voulu soutenir les Rifad.
Selon le Dr. Touré, Directeur de la Francophonie, le Président Diouf, un digne fils de Louga du Sénégal, ancien Secrétaire général de la Francophonie a développé tout le long de ses mandats à la tête de la Francophonie, a développé ce qu’on appelle un magistère d’influence ; lequel consiste à faire entendre la voie de l’organisation et à la rendre crédible et audible dans toutes les enceintes où se décident le destin du monde.
Colloque sur le thème : « Dialogue des cultures et cultures du vivre ensemble : réponse au radicalisme. »
Après la cérémonie officielle, s’est tenu un colloque de haut niveau sur le thème : « Dialogue des cultures et cultures du vivre ensemble : réponse au radicalisme. ». Il a été présidé, par le Recteur honoraire, le Pr. Amadou Lamine Ndiaye, ancien recteur de l’Ugb et le Pr. Mounirou Sy, enseignant à l’université de Thiès, a été choisi comme modérateur. il y a eu au total six communications de dix minutes chacune. Il s’agit du Dr. Magueye Touré, Directeur de la Francophonie, sur le mode de règlements des conflits en Francophonie, du Pr. Bourama Aly Harouna, Secrétaire général de la Confejes ; du Pr. David Morin du Quebec, co-titulaire de la Chaire Unesco en prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent , du Dr. Blondin Cissé de l’Ugb et du Pr. Dieynaba Dabo de l’Entss et de Me Jean De Lathouwer, Médiateur agréé à Bruxelles qui ont tous les deux axé leur communication sur la « médialabre ». Concept qui est défini par Me De Lathouwer comme une médiation avec une dimension interculturelle.
Après les riches et pertinentes communications qui ont tourné autour du radicalisme, de l’extrémisme violent et la culture du vivre ensemble, s’est ouvert un débat intéressant alimenté par un public qui a été attentif et discipliné durant tout le temps que les panélistes défilaient au pupitre. Il est ressorti de ce débat que le radicalisme est l’un des maux qui mettent le plus en cause la volonté des humains de vivre ensemble partout dans le monde. Il s’est donc agit de réfléchir et de produire des esquisses de solutions sur les différents aspects de la Paix et de la Tolérance. Car c’est la tolérance qui tempère les ardeurs et refrène l’instinct sauvage et irréfléchi qui pousse les hommes et vers l’incertitude du radicalisme et les aventures de la chasse aux sorcières.
Le colloque a été clôturé par le Pr. Amadou Lamine Ndiaye, Recteur honoraire qui a tenu à remercier tous les participants et les membres du comité d’organisation des Rifad sous la direction de Babacar Sarr, Il a vivement recommandé que le comité scientifique se penche sur le compte rendu des travaux pour les rendre les plus lisibles possible afin d’en assurer une diffusion en ayant à l’esprit qu’ils n’ont pas encore convaincu tous les partenaires potentiels. « Par conséquent il nous faut leur envoyer des documents de qualité », a suggéré le Président du colloque, avant de donner rendez- vous au public en 2020 pour la quatrième édition des Rifad.
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