Dans le cadre de la campagne dénommée «l’affaire de tous : droit de la femme en Afrique de l’ouest», l’Ong Osiwa a organisé ce mercredi 9 novembre 2016 un panel sur le thème : l’exercice du droit à la terre. Une occasion pour plaider en faveur des femmes pour qu’elles accèdent à la terre.
Prenant la parole, Mariam Sow, Présidente de Enda Tiers Monde, pense que l’accès des terres à la femme ne peut être facilité qu’à l’intérieur des communautés. «Au niveau des communautés de base, les femmes ont des soutiens pour revendiquer leurs droits et accomplir leurs devoirs. C’est à partir de ce niveau que le problème peut être réglé», soutient-elle.
Elle dit être contre l’immatriculation des terres parce qu’elle ouvre la porte à la marchandisation de ces terres. «Il faut garder l’esprit de la loi nationale et maintenant on étudie des formules de sécurisation des terres en fermant des portes au niveau juridique. Si on immatricule les terres au nom des collectivités locales ou au nom de l’Etat, le contrôle va échapper à la base. La terre est un bien commun que chacun a le droit d’exploiter», rappelle-t-elle.
Selon Alpha Ba, enseignant chercheur, «donner le foncier à la femme, c’est mettre l’accent sur l’avenir de la communauté». «La femme ne pose pas la question du foncier pour un intérêt stricto personnel, mais par rapport à un avenir, à une question de durabilité, par rapport à des ressources de durabilité», soutient Alpha Ba.
Quant à Samba Barry de l’Usaid, il pense qu’il faudrait «faire en sorte que les femmes qui vivent notamment en milieu rural et qui subissent des pesanteurs socioculturels aient suffisamment accès à la terre». «Le foncier en Afrique est source de vie. La terre est l’objet sur lequel s’exercent tous nos pouvoirs économiques. C’est la terre qui centralise toutes les richesses naturelles. C’est une ressource qui fait l’objet de beaucoup de convoitises. Il se trouve qu’il y’a une poussée démographique très importante en Afrique et il y’a la pression des investisseurs. Ce qui crée tout un enjeu entre ce que l’on appelle les exploitations familiaux et les agro-business. La compétition autour de la terre est un enjeu de taille. C’est le moment où il faut définir de nouvelles approches qui permettent aux communautés de pouvoir tirer profit de leurs terres tout en permettant à l’Etat de développer une politique foncière qui permette également de faire des investissements conséquents et structurelles ». « Récemment, le gouvernement a mis en place une Commission nationale de reforme foncière qui s’est engagée dans un processus consultatif assez large. C’est une démarche salutaire. Cette commission est parvenue à élaborer un document d’orientation foncière qui a été validé techniquement», magnifie-t-il.
source : seneweb
Laisser un commentaire