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Projet d’appui aux Modèles de Valorisation des produits halieutiques dans la commune de de Joal Fadiouth (PROMOVAL)

Projet d’appui aux Modèles de Valorisation des produits halieutiques dans la commune de de Joal Fadiouth (PROMOVAL)

I. Contexte et justification

Au Sénégal, les plus belles formations de mangrove se trouvent au Delta du Saloum et en Casamance le long des lagunes côtières principalement. La mangrove  constitue en ce sens un écosystème     particulier     de     par     son     lieu

d’implantation, ses fonctions et son importance. Cet écosystème mis à part le rôle de séquestration de carbone  reconnu  à  toute  formation  végétale  est aussi l’abri de nombreuses ressources fauniques et floristiques dont dépendent directement les populations riveraines. Cette formation forestière jadis luxuriante jusque dans les années 1980 (Dupuy et Verschuren, 1982) a amorcé depuis ces dernières années une dégradation graduelle plus prononcée  d’amont  en  aval  des cours d’eau.  Cette situation   de   dégradation   des   écosystèmes   et

d’exploitation non  rationnelle de  la mangrove ne  serait pas sans conséquence sur  le devenir  des populations autochtones pour lesquelles,  la valorisation  des ressources  halieutiques tirées de la mangrove représente 40% de l’activité économique des communautés, avec plus de 600 à 1000 emplois directs ou indirects générés1. D’où l’urgence de travailler à leur protection et leur gestion durable au profit des générations futures. Ainsi, au niveau national et international, des politiques publiques de conservation des écosystèmes fragiles sont engagées.

Au niveau international, les Objectifs de  Développement Durable  (ODD) notamment l’ODD 12 sur la consommation et la production durable et l’ODD 11 sur les villes et communautés durables mettent l’accent sur  la gestion de  la biodiversité et

l’amélioration des conditions de vie des populations.

En Afrique de  l’Ouest, les 6 pays du littoral ouest africain, ont signé en juillet 2010, une charte pour  la  préservation  et  la gestion  durable  de la mangrove. En signant cette charte, les Etats se sont engagés, entre autres, à promouvoir une exploitation durable de la ressource, à adopter des principes de restauration des écosystèmes dégradés et à réglementer le marché des sous- produits.

Au Sénégal la lagune de Joal-Fadiouth, une des localités du Grand Saloum qui abrite des zones humides (vasières et mangroves) sur une superficie deplus de 430 ha qui jouent un rôle considérable dans la conservation des ressources halieutiques et autres espèces fauniques.

De ce fait, la mangrove constitue une frayère pour beaucoup d’espèces  qui  viennent  y  accomplir  leur premier cycle de croissance.

Cet écosystème riche en biodiversité offre des services écologiques (séquestration de carbone, fixation  du  sol,  lieu  d’habitat  ou  de   séjour  à  des espèces animales…) et socio-économiques (exploitation  des ressources naturelles, l’écotourisme, l’apiculture…).    Les   principales   activités   tournent

autour  de l’élevage des huîtres, l’ensemencement des arches, l’exploitation du cymbium  et du murex, l’apiculture et l’écotourisme. Cette  économie verte mobilise plus de 600 femmes productrices et transformatrices de produits halieutiques (Cymbium, huitres, arches, murex et miel…).Cependant ces femmes  sont  confrontées  à  des problèmes de  formation  sur  l’entreprenariat,  la  gestion  de  projet,  la méthodologie qualité hygiène, marketing et accès marché, les techniques d’emballage entre autres…En outre, ces femmes restent toujours dans des stratégies de transformation et de commercialisation traditionnelles qui ne permettent pas d’améliorer leurs conditions de vie.

C’est dans ce contexte politique que l’Union Européenne, en concertation avec la CEDEAO et l’UEMOA, a consenti à une subvention pour l’adoption du « Programme d’appui pour la préservation de la biodiversité et les écosystèmes fragiles, à la gouvernance régionale et au changement climatique en Afrique de l’Ouest – PAPBio ».

Enda ECOPOP, organisation qui agit pour l’émergence des villes et territoires durables propose dans le cadre de la mise en œuvre du PAPBio, une initiative sur les modèles de valorisation des ressources halieutiques notamment les huîtres, les arches, le cymbium et le murex de Joal Fadiouth : le Projet d’appui aux Modèles de Valorisation des produits halieutiques dans la commune de Joal Fadiouth (PROMOVAL).

II. Objectif général

La présente initiative PROMOVAL vise à accompagner les groupements de femmes productrices et transformatrices de Joal Fadiouth à renforcer leurs capacités de résilience économique en améliorant leurs modèles de valorisation des huitres, arches, cymbium et murex : ressources principales de la commune de Joal Fadiouth.

III.  Objectifs spécifiques

De manière spécifique, le projet vise à :

  1. Renforcer les capacités entrepreneuriales, managériales et en gestion des équipements de production ;
  2. Renforcer et pérenniser les modèles locaux de valorisation des ressources naturelles ;
  3. Capitaliser et partager les connaissances avec la fédération des femmes transformatrices du

Sénégal et autres structures faitières.

VI Cadre des résultats et activités à mener

Pour atteindre les objectifs visés, Enda ECOPOP et les groupements de femmes engagés ont proposé des activités pour chaque objectif spécifique parmi lesquelles :

 

  •  OS1 : Renforcer les capacités entrepreneuriales, managériales et en gestion des équipements de production

 

1.1.     Formation sur la mobilisation des ressources et la gestion de projets et l’entreprenariat ;

1.2.     Formation sur les techniques d’exploitation (huitres, arche, cymbium) ;

1.3.     Formation sur la méthodologie qualité hygiène, marketing et accès marché ;

1.4.      Formation sur les techniques de confection d’emballages en papier pour les produits transformés ;

1.5.      Formation  sur  la  gestion  des  microentreprises  et  sur  la  gestion  administrative  et financière simplifiée ;

 

  • OS2 : Renforcer et pérenniser les modèles locaux de valorisation des ressources naturelles

 

2.1. Mise en place  d’un fonds de financement pour la qualification des produits du terroir et les initiatives de collecte et de transformation des ressources en coquillage (2FQI) ;

2.2. Ensemencement des vasières ;

2.3. Aménagement de 50 Km de guirlandes et de 500 pochons flotteurs pour l’ostréiculture en

zone de mangrove ;

2.4. Acquisition d’unité de dégorgement et des claies de séchage surélevés ;

2.5. Intégration des groupements de femmes productrices et transformatrices aux plateformes de e-commerce (Aywajieune, M-Louma, Diaba et autres) ;

2.6. Mise en relation avec les grandes surfaces (Auchan et autres) et les hôtels ;

2.7.  Dotation  des femmes  d’équipements de  production  (caisse plastique, couteaux, bottes, gants, décamètres, bacs à fermentation) ;

2.8. Mise en place  d’un bassin de dégorgement et réfection des deux  unités de  transformation

Joal (association Mboga-yaye) et de Fadiouth (Femmes et coquillages).

  • OS3 : Capitaliser et partager les connaissances avec la fédération des femmes transformatrices du Sénégal et autres structures faitières.

 

3.1. Elaboration de la situation de référence ;

3.2. Elaboration et diffusion des outils de communication sur les activités génératrices de revenus des femmes ;

3.3. Suivi de la mise en œuvre ;

3.4. Conduite d’une Auto-évaluation avec les acteurs ;

3.5. Organisation d’une évaluation finale ;

3.6. Organisation d’un atelier de capitalisation ;

3.7.  Organisation d’un atelier de  partage des connaissances avec  les fédérations de  femmes

transformatrices et autres structures faitières ;

3.8. Production d’un film de capitalisation.

V. Les bénéficiaires

Les groupements de femmes engagés dans le projet sont les suivants :

  1. Femmes et coquillages ;
  2. Mboga Yaye ;
  3. Dynamique femmes ;
  4. Goulokwé ;
  5. Fata Ndebane
  6. AGIR

VI. Approches de mise en œuvre

La stratégie de mise en œuvre du projet s’articule autour  des approches suivantes :

  • Une approche andragogique adaptée à l’apprentissage des adultes ;
  • Une approche de formation en cascade ;
  • Une approche de responsabilisation des groupements de femmes dans le portage des activités ;
  • Une approche de marketing relationnel ;
  • Une approche Apprentissage, Adaptation et Collaboration dans le suivi évaluation, capitalisation et partage de connaissances ;
  • Une approche de co-construction  dans la  mise  en  œuvre et  le  fonctionnement  du  fonds  de financement pour la qualification des produits du terroir et les initiatives de collecte et de transformation des ressources en coquillage (2FQI).

 

VII. Durée de l’intervention

Le projet est prévu pour 24 mois et ciblera les femmes productrices et transformatrices des produits halieutiques locaux notamment les huitres, les arches, le cymbium et le murex.  Le projet est financé par le concours de l’UICN, Wetlands International et Enda ECOPOP.

Les partenaires engagés dans la mise en œuvre de cette  initiative sont les suivants :

Les autorités municipales ;

L’AMP de Joal Fadiouth ;

UICN et Wetlands International

L’Institut de Technologie Alimentaire (ITA) ;

L’Association Sénégalaise de Normalisation (ASN) ;

Les plateformes e-commerce (Aywajieune, M-Louma, Diaba…),    Les grandes surfaces (Auchan et autres),

Les hôtels et autres complexes touristiques ;

Les chambres de commerce et des métiers ;    Les institutions financières de l’Etat